Pourquoi certaines personnes chantent-elles faux ?
Si le chant et les karaokés comptent de nombreux inconditionnels, ils sont aussi fuis par tous ceux qui chantent (ou pensent chanter) comme une casserole. Nous ne sommes pas tous égaux devant l’utilisation de la voix, au même titre que nous ne le sommes pas quand il s’agit de pratiquer un sport ou tout autre activité. Que ceux qui se considèrent comme des cas désespérés ne baissent pas les bras. Sauf problème physiologique ou fonctionnel avéré, ils peuvent un jour, chanter juste !
Qu’est-ce que « chanter faux » ?
La notion de « chanter faux » est encadrée par plusieurs critères. On peut la définir comme une difficulté à :
- chanter à l’unisson, c’est-à-dire reproduire un son unique à plusieurs voix,
- à reproduire une hauteur de ton donnée,
- à reproduire des intervalles d’une suite de notes, en répétition ou de mémoire,
- et à maintenir une hauteur de note constante pendant un temps, même court.
Pour résumer, chanter faux, c’est ne pas respecter la mélodie, la tonalité et être imprécis dans la maîtrise des notes produites.
Pourquoi certaines personnes chantent-elles « faux » ?
Une mauvaise audition, un défaut de mémoire, l’anxiété, la difficulté à programmer un son au niveau cérébral puis à le produire mécaniquement en utilisant le larynx sont autant de raisons qui peuvent conduire à chanter faux.
L’oreille et la voix sont intimement liées par la « boucle audio-phonatoire », un processus de contrôle de la voix par l’oreille et le cerveau qui permet d’ajuster la voix. Le chant comme la parole sont régulés en permanence par le retour auditif, un peu comme si l’oreille était l’accordeur de notre instrument interne.
Les personnes qui chantent faux ne partent généralement pas avec un facteur génétique favorable. Mais pas seulement. Ce problème de régulation relève surtout de l’éducation de l’oreille. Il est donc lié au manque d’entraînement : entraînement de l’oreille pour entendre et écouter les sons et également, entraînement des muscles du larynx pour produire un travail vocal.
Tout le monde peut-il alors chanter juste ?
Oui, oui et oui ! Tous les professeurs de chants et les ORL l’affirment.
Pour chanter juste, il faut tout d’abord avoir conscience des forces et de ses faiblesses vocales naturelles. Les coachs proposent généralement un diagnostic qui permet de connaître sa voix, son souffle… et de se fixer des objectifs personnels pour progresser vers la justesse.
Pour chanter juste, il faut aussi « y croire ». De nombreuses personnes pensent chanter faux alors qu’elles ne chantent pas faux. Cet aspect psychologique est inhibant et conduit à une perte de confiance… et à des fausses notes !
Enfin, évidemment, l’entraînement est déterminant dans le chant. Même s’il n’y a pas d’âge pour apprendre à chanter juste, plus l’oreille aura été habituée tôt à reconnaître des notes, des mélodies, plus elle aura la capacité à ajuster leur production. Cette compétence s’acquiert en s’entraînant à coordonner les muscles du larynx à une note entendue : un apprentissage technique qui demande aussi un travail psychologique pour surpasser la timidité, gagner en confiance et imaginer le son à produire.